Couverts intermédiaires : une alternative aux engrais au profit de la qualité de l’eau des usagers

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Couverts intermédiaires : une alternative aux engrais au profit de la qualité de l’eau des usagers

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Publié le : 28 février 2025

Eau du Grand Lyon et la Métropole de Lyon s’engagent pour la qualité de l’eau. Un objectif ambitieux est fixé : réduire de 50% l’utilisation des pesticides sur les aires de captage de l’Est Lyonnais d’ici 5 ans. Mais pourquoi ce choix ? La nappe souterraine de l’Est est la seconde ressource en eau potable de la métropole de Lyon après celle du Rhône. Elle compte  sept captages d’eau potable, qui rencontrent les différentes problématiques liées à la qualité de l’eau.

Un collectif engagé pour une agriculture durable

La meilleure solution pour restaurer la qualité de l’eau durablement : réduire les polluants à la source. Pour y parvenir, depuis 2023, un travail partenarial s’est engagé avec les différents acteurs agricoles  (élus, agriculteurs, collectivités, services de l’État, coopératives et négoces, chercheurs…). L’objectif est de co-construire un nouveau modèle d’agriculture plus durable orienté vers une diminution de l’usage des produits phytosanitaires.

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Il s’agit  d’un travail d’accompagnement avec les agriculteurs dans lequel nous discutons de la diversité des pratiques d’implantation et de ses avantages en termes d’économie d’engrais, d’apport de matière organique et de protection des sols.

Nicolas Brunet, Animateur agricole chez Eau du Grand Lyon Nicolas Brunet, Animateur agricole chez Eau du Grand Lyon

Eau du Grand Lyon anime ce collectif et soutient les agriculteurs dans la mise en place des nouvelles pratiques plus respectueuses de l’environnement, comme par exemple :  la plantation des « couverts intermédiaires ».  Ce soutien se traduit par le financement de 10 hectares de semences de “couverts intermédiaires” par agriculteur volontaire. 
Il s’agit  d’un travail d’accompagnement avec les agriculteurs dans lequel nous discutons de la diversité des pratiques d’implantation et de ses avantages en termes d’économie d’engrais, d’apport de matière organique et de protection des sols. Le but est de construire collectivement des actions qui permettent d’améliorer la gestion des couverts et la préservation de l’eau“ réagit Nicola Brunet, animateur agricole chez Eau du Grand Lyon.

Le couvert intermédiaire, qu’est-ce que c’est ?

La semence de couverts intermédiaires consiste à planter des végétaux entre deux cultures afin de préserver le sol de toute surexposition, érosion ou pollution. De cette manière, les couverts permettent : 

  • une exposition prolongée au soleil
  • le captage de l’azote issu de la culture précédente mais aussi l’azote ambiant pour le maintenir en surface
  • d’empêcher la dégradation de l’azote en nitrates et le ruissellement dans les eaux souterraines.

Ce tapis végétal permet de fertiliser le sol tout en limitant l’usage d’intrants chimiques. Le but pour Eau du Grand Lyon : préserver les ressources en eau de toute pollution chimique.

Couverts intermédiaires : Un projet collaboratif et prometteur

En octobre 2024, vingt-et-un d’agriculteurs se sont engagés pour tester la première opération ”Couverts intermédiaires”. Quelques mois après, les premiers résultats sont impressionnants :  

  • 204 hectares de couverts intermédiaires ont été plantés
  • 406 tonnes de matière organique issue de la décomposition des couverts hivernaux
  • 10 tonnes d’azote en surface
  • 7,6 tonnes d’engrais azotés économisés.
  • 56 tonnes de carbone ont été stockées dans les sols grâce à la pénétration des couverts végétaux.

“Tout le monde doit être gagnant » conclut Nicolas Brunet, animateur agricole d’Eau du Grand Lyon. Avec moins de résidus chimiques dans les eaux souterraines et des économies d’engrais chimiques pour les exploitants, la démarche vertueuse est évidente. Ce programme nous pouvons allier agriculture et environnement, production et préservation. 

Pour Eau du Grand Lyon, ce projet permet de fédérer un collectif autour de l’importance de la préservation de la ressource indispensable en eau. C’est l’occasion également d’œuvrer en faveur d’une reconquête de captages délaissés à cause de leur qualité dégradée. Eau du Grand Lyon a d’ailleurs signé la convention qui lie tous les acteurs du projet afin de le pérenniser.

Les travaux du collectif continueront dans les prochains mois avec le recours au désherbage mécanique avec la volonté de désherber les cultures par l’usage d’outils mécanique en remplacement des engrais chimiques. L’objectif sera aussi de limiter au maximum le recours aux intrants chimiques et leur ruissellement dans les eaux souterraines.