Présence de TFA dans les eaux de consommation : état des connaissances et suivi en cours

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Présence de TFA dans les eaux de consommation : état des connaissances et suivi en cours

Communiqué de presse

Publié le : 24 janvier 2025

Le TFA est un micropolluant qui rentre à la fois dans la catégorie des PFAS, appelés aussi “les polluants éternels”, et des métabolites de pesticides.

Les recherches scientifiques sur son origine et son évolution dans l’environnement sont encore en cours. Les premiers éléments à notre disposition indiquent qu’il est issu de la dégradation d’un herbicide et est utilisé aussi dans différents domaines industriels en tant que PFAS.

Considéré comme étant le plus petit en taille des PFAS, il est très mobile dans l’air, dans l’eau et l’environnement en général, particulièrement persistant et très difficile à éliminer.

Encore mal connu, il n’est pas à ce jour réglementé en France et ne fait pas (encore) partie de la liste des PFAS dits “préoccupants” surveillés par les autorités de santé et les distributeurs d’eau potable. L’État ne s’est donc pas encore prononcé sur sa classification : pesticide ou PFAS, laquelle aura une incidence sur le seuil de conformité autorisé.

La connaissance des risques sanitaires liés à la présence de TFA dans les eaux de consommation reste parcellaire. A la demande de l’ANSES, une expertise scientifique est en cours pour évaluer les risques sanitaires liés aux PFAS, intégrant le TFA, et proposer des valeurs sanitaires. Les résultats sont attendus pour 2026. En parallèle, la Commission européenne a sollicité l’OMS fin 2023 pour conduire une évaluation des risques sanitaires liés aux PFAS, dont le TFA, dans l’eau potable. Les résultats sont attendus cette année.

En l’absence de cadre réglementaire, mais par mesure de précaution, Eau du Grand Lyon a engagé une démarche proactive de surveillance systématique de cette molécule dans ses analyses de qualité de l’eau depuis cet été.

À ce jour nous ne disposons pas d’un nombre suffisant de mesures pour pouvoir les exploiter avec fiabilité. Un cycle de mesure d’un an est nécessaire pour tirer des conclusions sur l’état de la ressource en eau, d’autant plus, qu’à ce jour, le laboratoire chargé de nos analyses d’autosurveillance n’est pas encore accrédité pour analyser ces paramètres. Dans l’attente, les échantillons sont envoyés en Allemagne pour analyse.

Mais nous pouvons déjà dire que les premières mesures réalisées indiquent une concentration moyenne en TFA de 890 nanogrammes /litre sur les 6 derniers mois dans l’eau captée sur le territoire.

Dans l’attente des travaux en cours de l’OMS et de l’Anses sur cette molécule, la France retient les mesures de gestion adoptées en Allemagne : la valeur sanitaire indicative de 60 000 nanogrammes /litre est utilisée, avec la volonté de définir une trajectoire de réduction vers une concentration inférieure à 10 000 nanogrammes /litre.

Un article paru dans le Monde le 23 janvier fait un focus sur la présence du TFA dans les eaux de consommation avec une valeur pour Lyon qui confirme la moyenne observée par nos services. Pour autant il est important de rappeler que, malheureusement, plusieurs études commencent à démontrer que le TFA se retrouve dans des teneurs bien supérieures dans d’autres milieux, dont l’alimentation.

À savoir

La Métropole de Lyon, en tant que collectivité compétente de la gestion de l’eau, et Eau du Grand Lyon, se sont associés au réseau France Eau publique dans une tribune du Monde en juin dernier, pour dénoncer la dégradation préoccupante de la qualité des eaux, liée à multiplication des micropolluants (pesticides et PFAS). La seule façon d’inverser durablement la tendance est de stopper la pollution à la source et de mettre en place une protection forte des aires d’alimentation de captage pour reconquérir la qualité de l’eau potable en France.

Lire la tribune

Sur la Métropole de Lyon, Eau du Grand Lyon a par exemple engagé ces derniers mois un travail partenarial avec les acteurs du monde agricole pour limiter notamment l’utilisation et la présence des pesticides.