Dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau et le Grenelle, la France a élaboré une liste de captages dits “prioritaires” ou captages “SDAGE” dont la qualité est dégradée de manière significative par les pesticides et/ou des nitrates. 1 000 captages sont identifiés en France, référencés selon trois critères : la qualité de la ressource, le caractère stratégique de la ressource et les opportunités d’actions. Pour ces captages prioritaires la réglementation impose la création et la mise en œuvre d’un plan d’action visant à reconquérir le bon état de la qualité de l’eau.
En savoir plusL’agriculture est un trait d’union entre les ressources naturelles et les besoins de l’homme en nourriture et en matériaux. Les systèmes agricoles impactent aussi la ressource en eau, tant au niveau de sa quantité que de sa qualité. Eau du Grand Lyon et ses partenaires envisagent et évaluent collectivement des solutions pour qu’une transition durable s’engage, prenant en compte la problématique du changement climatique et les pollutions liées aux micropolluants d’origine agricole.
Eau du Grand Lyon accompagne les agriculteurs pour préserver la ressource en eau
L’accompagnement de la transformation agricole, issu du Grenelle de l’Environnement, a été relancé dans le cadre des Assises de l’eau et du plan Eau en 2023.
Sur le territoire de la Métropole de Lyon, il s’agit d’un travail partenarial qui s’engage avec les acteurs du monde agricole sur le secteur de l’est lyonnais, au-delà des périmètres des captages dits “prioritaires”, fléchés par la réglementation. En effet, si l’Etat impose un suivi et un plan d’actions spécifique sur seulement trois captages dont la qualité de l’eau est dégradée, Eau du Grand Lyon souhaite protéger de la même manière l’ensemble de la zone de l’est lyonnais.
Sept Aires d’Alimentation de Captage (AAC – désignant la surface sur laquelle l’eau qui s’infiltre alimente le captage), sont aujourd’hui concernées : celles des captages de Crépieux Charmy, du Lac des Eaux Bleues, de Quatre Chêne, de Garenne, de Sous La Roche, de Romanettes et Afrique.
Eau du Grand Lyon s’engage dans des actions d’accompagnement des exploitants agricoles dont l’objectif est de restaurer la qualité de l’eau, en limitant notamment la présence des pesticides.
Former un partenariat agricole en faveur de la préservation de l’eau
En 2023, sous l’impulsion d’Eau du Grand Lyon et de la Métropole de Lyon, les acteurs agricoles du territoire se sont rassemblés au sein d’un collectif autour de la thématique de la préservation de l’eau.
INRAE, Arvalis, ISARA, la Chambre d’agriculture du Rhône, Agribio Rhône-Loire, la Fédération des CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) de l’Ain, Oxyane, Maison Cholat et le Groupe Bernard, autant d’acteurs qui se sont intéressés ensemble à l’impact environnemental de l’agriculture sur la ressource en eau : risques présentés par les polluants issus des traitements phytosanitaires, épuration des molécules dans les sols agricoles, besoin en eau des plantes ou encore périodes de recharge des nappes, par exemple.
Les projections sont alimentées par l’outil Coclick’eau de l’INRAE qui modélise les impacts environnementaux de l’agriculture sur la base des pratiques agricoles du territoire. Il permet ensuite de construire des scénarios d’évolution des systèmes agricoles prenant en compte les objectifs d’amélioration de la qualité de l’eau.
Ce travail aboutira à un plan d’actions multi-partenarial, avec pour objectifs concrets :
- De réduire les intrants agricoles,
- D’améliorer les connaissances de tous les acteurs,
- De favoriser l’écosystème économique,
- De mieux communiquer.
Dès aujourd’hui, deux projets sont à l’étude pour une mise en oeuvre d’ici 3 ans :
- La promotion du désherbage mécanique pour limiter ou remplacer le désherbage chimique : des démonstrations d’outils de désherbage mécanique seront organisées chez les agriculteurs pour démontrer l’efficacité de cette technique et leur permettre l’appropriation de l’outil,
- L’amélioration des techniques d’implantation des cultures intermédiaires, déjà en test. Ces cultures évitent d’exposer les sols à nu durant l’hiver et minimisent, de ce fait, la fuite des nitrates dans l’hydrosphère.